Figures de style avec Léon Bloy

Léon Bloy

 Figures de style avec Léon Bloy

Dans cette incroyable citation qui décrit sa conception d'un style qui chercherait à atteindre le réel, Léon Bloy  (1846-1917), auteur méconnu et extraordinaire prosateur, nous permet - à sa façon... - de balayer les principales figures de style et les principaux éléments du style.

" Le réel, c’est de trouver des épithètes homicides, des métaphores assommantes, des incidentes à couper et triangulaires. Il faut inventer des catachrèses qui empalent, des métonymies qui grillent les pieds, des synecdoques qui arrachent les ongles, des ironies qui déchirent les sinuosités du râble, des litotes qui écorchent vif, des expressions par plusieurs mots d’une notion qu’un seul mot pourrait exprimer qui émasculent et des hyperboles de plomb fondu. Surtout, il ne faut pas que la mort soit douce. " extrait de "L’Art de déplaire ou le Scalp critique" de Léon Bloy

Voici les définitions des figures de style évoquées ci dessus par Léon Bloy:

- La catachrèse détourne un mot, une expression, de son sens propre en étendant sa signification comme lorsque l'on évoque "le pied" d’une table, l'on s'assoit "à cheval" sur une chaise ou admire " la plume" d’un écrivain.

- L’incidente est une proposition qui s’insère dans lune phrase un peu comme une parenthèse et apporte une information supplémentaire, une sorte de commentaire du narrateur à même la phrase : J’aimais, je dois l’avouer, la surveiller par la fenêtre.

- La métonymie exprime une idée, désigne un objet au travers d’un autre avec lequel il est uni par une relation : lien de cause à effet, inclusion, ressemblance, etc. La métonymie qui permet de se souvenir facilement de cette figure, c’est « Boire un verre » à la place de « boire son contenu ».

La synecdoque est une forme particulière de métonymie qui procède par extension ou restriction de sens d’un terme:   La France a gagné la coupe du monde. L’avion est passé juste au-dessus de nos têtes. 

On peut, pour les différencier, l’on peut se souvenir que la métonymie substitue un terme à un autre tandis que la synecdoque est une métonymie qui attribue, à un mot ou à une expression, un sens plus large ou plus restreint.

- L’ironie consiste à exprimer le contraire de ce que l’on pense.

- La litote atténue l’expression de la pensée, le « Va, je ne te hais point » tiré du Phèdre de Racine en reste l’exemple indétrônable. Au contraire de l’hyperbole qui exagère l’expression pour insister sur une idée : comme évoquer “un nain” pour décrire “un homme petit”.

On peut penser que ce que Bloy désigne par "des expressions par plusieurs mots d’une notion qu’un seul mot pourrait exprimer", ce sont les paraphrases.

 

 

Si vous souhaitez lire ma lecture critique de l'œuvre de Léon Bloy, voici le lien vers l'article : A la rencontre de Léon Bloy

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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