Style, un mot aussi inéluctable qu'imprécis. La liste des adjectifs qui lui sont accolés est immense : beau, épuré, pompeux, efficace, banal, chirurgical, grand, sobre, alambiqué, ...
Un mot, une idée, une impression, car l'on "ressent" un style, on l'apprécie ou pas, mais définir le mot reste bien difficile. Pourtant, il est partout dès que l'on évoque une écriture.

Le style est la forme que l'écriture revêt, mais pas comme un vêtement, un apprêt, le style c'est la matière même du texte. Ecrire, c'est faire du style comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, l'on a toujours un style, l'absence de style en est un !
Nous allons tenter ici de l'explorer sous toutes les coutures : de manière générale sur cette page, avec des approches plus ciblées dans les autres onglets ( rythmes, mots, phrases, figures, sonorités... ). 

Mon approche du style est celle de l'aquisition de moyens à disposition pour faire de l'écriture un terrain d'expérimentation plus vaste par le choix des mots, les tournures des phrases, les figures de style, le rythme, l'unicité d'un ton, le grain, la matière du texte...

Le style n'est jamais une fin en soi, si ce n'est au travers du plaisir du style que j'espère que vous pourrez y rencontrer.

Bizarre, vous avez dit bizarre ? Et voilà que je découvre, en lisant  "Le Principe de la poésie" de Allan Poe, que l’incursion de l’étrange dans la pensée sur le Beau ne provient pas de Baudelaire. Baudelaire, qui a traduit les nouvelles de Poe, a fait du "bizarre", le propre de la modernité. Il l'aurait donc emprunté à Poe qui aurait lui-même pris l'idée chez Francis Bacon.
Que reste-t-il de cette exigence d’étrangeté? Si peu dans la façon d’écrire de nos romanciers contemporains. Me viennent à l’esprit, l’écriture archaïsante de Pierre Michon, certaines formes de monologues intérieurs comme celui de Mauvignier, certains auteurs comme Arno Schmidt qui le pousse encore plus loin... Valère Novarina au théâtre peut-être ? Nous sommes à l'époque du style simple, direct, de l'efficace... Bizarre, non ?