Acronymes

Acronymes

Acronymes et littérature

Si le sigle se contente de remplacer une suite de mots par leurs initiales (P.I.B), l’acronyme se présente comme un véritable mot prononcé de façon syllabique il devient "le Pib".

La différence subsiste, mais certains sigles sont devenus si courants qu’ils ont pris la dimension de vocable à part entière comme dans GPS ou TVA.

Et voici un florilège d'exemples : une liste d'acronymes:

 Medef, Sida, Sncf, Ovni, Urss, Fifa, Assedic (L'Association pour l'emploi dans l'industrie et le commerce), Insee, Cia (Central Intelligence Agency), Ortf, Zad (zone d’aménagement différé) , Otan, Sdf, Unicef, Pib, FPI, Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle ), Ivg, Hlm, BCBG, Bts, Cdi, Cdd, Dom Tom, Ena, PMA, GPA, Isf, Cnrs, AB, BD, Bobo, BCG(bacille de Calmette et Guérin), CV, DJ, GPS (Global Positioning System), HS, MST, Paf, QI, Tva, VTT, OPA (Offre puplique d’achat), AOC, AFNOR (Association française de normalisation est l’organisation), ADN (acide désoxyribonucléique), BTP, CA, CB, CHU, ZUP (zone à urbaniser en priorité), ZAC (zone d’aménagement concerté ), Ter (Transport express régional), TGV, BEPC (brevet d'études du premier cycle), Segpa (section d'enseignement général et professionnel adapté), ARSEM(agent territorial spécialisé des écoles maternelles), RSA, RMI, PACS (pacte citoyen de solidarité), IRM,  BAC (Brigade Anti-Criminalité ), CRS (compagnie républicaine de sécurité), CSG … CQFD !

On peut noter que le plus ancien acronyme connu est « INRI », acronyme dit « titulus crucis », de l’expression latine « Iesvs Nazarenvs, Rex Ivdæorvm » généralement traduit par : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs ». Sa première trace archéologique date du IVe siècle avec l’inscription conservée à Rome, à la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem.

Nous assistons ici à un processus de langage intéressant.

Les mots de départ ainsi que le processus ont disparu et un nouveau mot apparait.Une sorte de mot nait par un procédé volontaire, quels liens conserve-t-il avec les mots d’origine, ces mots qui ne sont plus prononcés, les mots disparus sous l’acronyme ? L’on peut s’insurger contre ces processus, ces mots télégraphiques et sans âme, sur le caractère opaque et foisonnant des acronymes dans notre société. 

Au-delà de la facilité, du raccourci, est-ce une dissimulation ?

Un mot est toujours à la fois général et particulier, façon de désigner et de neutraliser, comment l’ambiguïté, la polyvalence inhérente à toute désignation fonctionne-t-elle dans un acronyme ?

Quel est l’imaginaire associé à ce nouveau mot ? Se produit-il un phénomène de création d’un imaginaire différent, plus fort, plus complexe, plus trompeur, plus flou… que l’expression de départ ?

L’acronyme ouvre une porte à l’imaginaire collectif contemporain. Quoi de plus complexe, universel et trompeur que ce qu porte avec lui le HLM ? 

Notons que l’idée d’imaginaire collectif suppose une connaissance partagée, pas forcément des mots dont il est issu, une semi-connaissance laisse aussi la place à l’imaginaire.

 

Vous pouvez lire sur ce thème un extrait de mon nouveau roman : « L’Autre d’une femme ».

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