La musique de Fauré vient et revient par vagues, allant me chercher, chaque fois, comme, un peu plus loin, elle va plus profond, arasant les défenses, elle met à nu la nostalgie. Mouvement d’émotions, préparant l’apogée, les accents plus marqués qui achèvent de faire surgir une in-quiétude qui va-et-vient à la limite entre souvenance et souffrance. Comme un rouleau de sons, elle travaille ma sensibilité, la remue, la concentre, l’étire, me laisse laminée, submergée. Offerte à tout le refoulé, au sentiment du, Déjà passé ! berce et chante la fin au creux de chaque instant d’une impulsion inexorable qui laboure et mélange les strates du passé, du présent, les mêle du parfum de leur fin à venir.Pourtant, dès la dernière note, c’est le mot "tendresse" qui reste.
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