Au fil de la lecture d’un article sur la question de la part de la nature et de la culture dans les formes que prend la musique occidentale, article qui en explore la double dimension, d’abord naturelle, avec la base physique qui sous-tend la perception harmonique des sons d’une gamme et sa dimension culturelle, celle de leur mise en système avec la tonalité comme principe de composition, je relève le mot "insignifiant" apposé à la musique concrète et atonale.
Les deux sens de ce mot, le premier "qui n’a pas de sens" et le second "non remarquable, sans intérêt" m’apparaissent soudain comme une cause et son effet : ce qui n’a pas de sens est « insignifiant » et se voit, par le second sens de ce même mot, un sens quasi physique, ramené à un objet de pensée réduit, mineur. L’insignifiant s’efface, reste abandonné dans un coin comme une petite chose, une petite pensée sans attrait, il ne faut pas y perdre son temps.
Et c’est soudain comme si le mot « insignifiant », par le passage d’un sens à l’autre, devenait le lieu de rencontre de l’évidence qui me guide : la nécessité du sens !