La littérature et ses "effets"

Effet produit par un texte

La littérature, l'écriture  et leurs "effets"

Écrire, c'est suivre un élan, une idée, une image, un mot, c'est aussi produire un effet. Voilà une idée qui peut déplaire, évoque l'artificiel, l'effet est si souvent relié au facile...

Gaston Bachelard, dans la Psychanalyse du feu, évoque l'écriture comme : "tentée sans doute par une anarchie personnelle, mais obligée quand même à la séduction d’autrui."

Séduire, plaire et, à minima, produire un effet : dans quelle mesure est-ce une une composante qui s'impose à celui qui écrit ? Peut-on vraiment écrire sans tenir compte de l'effet produit ?

On peut chercher, certes, la sincérité, l'exactitude et, pour les plus ambitieux - ou les idéalistes- une forme de vérité. Mais dans un travail d'écriture, dès que l'on dépasse le premier jet, derrière beaucoup de ratures, derrière certains choix, l'idée du lecteur n'est pas loin. Consciemment ou pas, directement ou indirectement, le lecteur est cette instance qui oblige à être clair ou à assumer de le perdre.

Reste la possibilité d'écrire pour soi, mais le seul fait de garder le texte, n'est-ce pas une façon de laisser la possibilité d'être lu et de produire, un jour, un certain effet ? 

Alors travailler l'écriture, est-ce chercher à produire des effets ? En partie, ce n'est qu'un aspect du jeu, ou plutôt une mauvaise façon de poser la question, si l'on excepte ceux qui n'écrivent que pour correspondre à ce qui peut être publié, il s'agit se donner les moyens de faire correspondre le texte à son désir, à cet élan de départ évoqué plus haut. La question de l'effet ne se pose qu'en passant pour certains aspects techniques, écrire ne peut pas s'y résumer.

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