La personnification

La personnification

La personnification, une figure de style

Proche de l'allégorie, souvent même considérée comme l'une des formes les plus séduisantes de l'allégorie, la personnification vient du latin persona, qui signifie « masque de théâtre » et du latin facere, faire.

"Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin."  Guillaume Apollinaire - Alcools

Cette figure de style consiste à prêter des caractéristiques humaines  (gestes, attitudes, comportements …) à un animal ou à une chose inanimée (objet concret ou abstraction) que l'on fait vouloir, parler, agir.

 La personnification de la France sous l'apparence d'une femme en fournit un exemple non littéraire tandis que la plupart des personnages des Fables de la Fontaine (animaux humanisés ) en fournissent des exemples littéraires. Les animaux gardent leur nom animal, mais agissent comme des humains.

Il est à noter que les traités de rhétorique rangent la personnalisation dans la catégorie de la « fabulation », ce qui marque son lien avec la liberté et l’imagination, sans oublier sa nature essentiellement poétique, même si elle esttrès présente dans la prose.

La personnification prolonge un mode d'expression fondamental de la pensée religieuse. Dans les religions anciennes et jusqu'à l'époque romaine, les forces naturelles sont représentées par des divinités plus ou moins anthropomorphiques. Alors même que la religion chrétienne se met en place, Virtus, Clementia, Pietas, Natura sous leur forme personnifiée  joue encore  un rôle aussi important que les dieux de la mythologie latine.

J'ai découvert que la philosophie médiévale fait un usage constant de cette figure ainsi la philosophie est personnifiée au travers d'une très vieille dame. La personnification donne vie à tout un imaginaire, une sorte de théâtre que la sculpture et la peinture - mais aussi les auteurs de théâtre - fixeront dans leurs œuvres. Ainsi, l'on retrouve les péchés mortels sous forme de personnages aussi bien chez les moralistes du XIIe que sur une tapisserie exécutée pour Charles V au début du XIVe.

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